Les papyrus d’Éléphantine de la fin de l’Ancien Empire sont particulièrement connus pour deux lettres conservées au musée de Berlin, dont la plus célèbre relate les crimes du comte Sabni. Leur contenu a déterminé la manière dont les historiens ont considéré ces documents : les archives familiales de gouverneurs locaux. Cependant, cette interprétation est aujourd’hui partiellement nuancée. Ces deux lettres ne sont pas représentatives d’un ensemble plus hétérogène. Depuis la fin du XIXe siècle, des fouilleurs locaux et clandestins ont vendu de nombreux papyrus trouvés sur l’île à des voyageurs et archéologues de passage.

Des centaines de fragments ont ainsi été dispersés. C’est donc l’archéologie muséale qui permet de reconstituer l’étendue de cette documentation partialement inexplorée et de renouveler l’approche philologique et historique. Il s’agit de fragments de lettres, de

comptes, de listes et d’autres types de textes, également à caractère religieux, qui donnent un aperçu de l’usage de l’écriture au…