Cercle Lyonnais d’Égyptologie Victor Loret
mer. 04 oct.
|Amphithéâtre de la MILC
A la recherche des Nubiens perdus : réévaluation de l'occupation archéologique de la Nubie (2900-2400 av. n. è.)
présenté par Marie Bourgeois, doctorante en égyptologie à l'Université Lumière-Lyon 2, laboratoire HiSoMA, coresponsable du programme Ifao « Nomades et nomadismes au Sahara oriental ».
Heure et lieu
04 oct. 2023, 18:45 – 19:45 UTC+2
Amphithéâtre de la MILC , 35 Rue Raulin, 69007 Lyon, France
À propos de l'événement
Que s’est-il passé durant la première moitié du IIIe millénaire en Nubie ?
Alors qu'en Egypte, cette période voit la naissance et le développement de l'ère dynastique, au sud la Basse Nubie est considérée comme dépeuplée. Parmi d'autres facteurs, la pression égyptienne aurait participé à la disparition du groupe culturel nubien appelé "Groupe A" (3750-2900 av. n. è.). En parallèle, plus au sud, d’autres groupes culturels se développent en Haute Nubie. Mais en Basse Nubie, ce n’est qu’à partir de 2400 av. n. è. que l'on observe de nouvelles traces d’occupation de la région.
Bien différenciés par leur nom, ces groupes ne présentent pas moins de grandes similitudes matérielles. Ils sont également influencés par certaines cultures néolithiques désertiques, égyptiennes ou soudanaises. Ces influences et réminiscences stylistiques très marquées sont donc observables sur plusieurs millénaires, dans une zone géographique très étendue, et ont longtemps été à l’origine d’une mauvaise attribution de certains éléments matériels, et plus largement de typologies qui sont aujourd’hui à reprendre.
La confusion qui en découle a mené au consensus, aujourd’hui dépassé, qui envisageait les populations nubiennes de Basse Nubie comme « éradiquées », absentes de leur territoire, durant près de 500 ans.
À travers cette conférence, nous verrons que lorsque l'on remet en perspective les données archéologiques disponibles pour l'ensemble de la Vallée du Nil en Nubie enrichies des données nouvelles disponibles pour les zones désertiques, il paraît peu probable que le Groupe A ait véritablement disparu. Les choses semblent bien moins cloisonnées que ce qu’on a longtemps pensé lorsque l’on étudiait ces populations en contexte régional très fermé.