L'Egypte est-elle un don du Nil ? Réévaluer quelques clichés tenaces grâce aux apports des recherches environnementales

et de la géoarchéologie.

Lorsque l’on pense à l’Égypte pharaonique, une foule de clichés largement diffusés par les manuels scolaires et les documentaires télévisuels nous saisit. L’Égypte serait « un don du Nil », les limons nilotiques apportés par la crue annuelle constitueraient un fertilisant nécessaire et d’excellente qualité, et le désert autour serait improductif pour l’agriculture. Ces clichés ancrés dans la culture populaire ont contribué à forger la tradition scientifique qui préside encore en partie au déroulement des recherches sur l’Égypte ancienne, en particulier sur les relations entre sociétés et environnement. On a ainsi produit des théories déterministes liant la formation de l’Égypte pharaonique à la concentration de populations dans la vallée du Nil et à la nécessité d’un contrôle centralisé de l’eau en raison de l’aridification du climat, ou encore, plus tard, la chute de l’Ancien Empire à des conditions climatiques dégradées et de mauvaises crues.

La conférence proposée visera à évaluer et déconstruire par les données environnementales les clichés tenaces, mais parfois peu fondés, qui ont présidé à l’appréhension des relations entre sociétés et milieux dans l’Égypte pharaonique. Ce faisant, elle replacera les égyptiens dans leur environnement en proposant des clefs de compréhension des interactions entre sociétés et milieux du IVeau Ier mill. av. n. è. en Égypte.